Le Brigadier, Numéro 48

Vous vous souvenez probablement de lui dans
le rôle de Bouzin dans Un fil à la patte de Feydeau
ou encore dans celui de Pierre Jouffroy dans
Impair et père de Ray Cooney. Pendant plus de
dix ans, Thierry Crouzet a régalé le public de ses
facéties, le plus souvent avec ses compères de la compagnie
Cœur et Jardin. En 2018, le comédien surprend le
landerneau toulousain en adaptant sur les planches la Cage, qu’il
avait imaginée un an plus tôt. Ce drame, paru aux éditions
Les Cygnes (la même maison qu’Alexis Michalik et Andréa
Bescond), et pour lequel il avait reçu le premier prix du jury
du concours « Les Arts littéraires », met aux prises, dans
une sombre cellule, Aline, une jeune résistante et Jules, un
professeur d’histoire soupçonné de pratiquer le marché noir.
Un sujet poignant qui résonne comme une évidence au vu
de son parcours. « Cette période si délicate de la Seconde
Guerre mondiale m’a toujours intrigué. Elle m’a amené lors
de mes études jusqu’à une maîtrise, puis plus tard, en 2013,
à publier avec Frédéric Vivas et Aline Dupuy le Journal d’une
lycéenne sous l’Occupation, Toulouse 1943-1945. » Derrière
le beau gosse drôle et léger se cache un être plus profond
tenaillé par des questions existentielles. À 17 ans à peine, il
écrit une première pièce, Et si Dieu existait, embarquant dans
l’aventure ses potes du lycée polyvalent du Mirail, Vincent
Mangado (aujourd’hui figure de la troupe du Théâtre du
Soleil) et Frédéric Gorny (nommé aux Césars en 1995 pour
son rôle dans les Roseaux sauvages d’André Téchiné) au centre
culturel Alban-Minville. « Dieu revient sur terre et rencontre
un curé qui s’avère être jouisseur et cupide et un clochard
empreint d’humanité. Je voulais montrer qu’il ne fallait pas
s’arrêter aux apparences. »
Un auteur prolifique
Cette expérience se transforme, au fil des années, en
une passion boulimique, quitte à essuyer des échecs. « J’ai
écrit une quinzaine de pièces. Malheureusement, certaines
sont restées dans les tiroirs, comme Rhapsodie philanthropique
autour autour du sida. Mais je ne désespère pas de monter Pédés!
– dans laquelle je dénonce l’intolérance des opposants
au mariage pour tous –, Comme on fait avec la poussière qui
évoque le drame des violences conjugales et Un père et passe,
qui me tient très à cœur, et qui traite avec poésie et humour
des rapports père/fils » (ndlr : il est papa de deux garçons).
En attendant, Thierry revient au rire. Avec Claude Cohen
(l’ancien président du Printemps du Rire), il a (re)découvert
le plaisir de travailler à quatre mains. Fruits de cette collaboration
efficace : Des larmes de crocodiles, sur la fin de
vie, mise en scène par Olivier Lejeune, pièce dans laquelle
s’affrontent Jeane Manson et Popeck, suivi de Colis piégé,
qui n’est pas sans rappeler l’esprit d’Assous ou de Bacri/Jaoui
(une bande d’amis se déchire à Noël) et la dernière, Biarritz
ne répond plus, une comédie policière, en cours de casting.
Mathieu Arnal.

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